Guschtasp

Guschtasp envoie Isfendiar contre Ardjasp

Isfendiar se rendit ensuite aux tentes du roi, et lui parla de toutes choses, de Lohrasp, de Ferschidwerd, de ses fils glorieux aux jours des combats, et de la manière dont il les avait vengés.

Guschtasp lui répondit:

Ô homme vaillant! tu te réjouis pendant que tes sœurs sont dans l’esclavage!

Heureux ceux qui sont tombés sur les champs de bataille et dont les têtes ne sont pas courbées sous cette honte infligée par les Turcs!

Quand on me verra assis sur le trône, que diront mes sujets?

Je pleurerai sur ce déshonneur aussi longtemps que je vivrai, et ma tête est remplie de feu;

J’ai promis devant le Créateur tout-puissant que, si tu entres vaillamment dans le pays des Turcs sans y périr, si tu braves l’haleine du dragon et délivres tes sœurs du pouvoir des Turcs, je te donnerai la couronne impériale, le trône du pouvoir, enfin tous mes trésors, qui ne t’auront coûté aucune peine.

Isfendiar lui répondit:

Puisse le monde n’être jamais privé de toi!

Je suis esclave devant mon père, et ce n’est pas la royauté que je recherche.

Que mon corps et mon âme te soient garants que je ne désire pas ton trône et ton pouvoir.

Je partirai, je me vengerai de nouveau d’Ardjasp , je détruirai tout le pays de Touran.

Je ramènerai mes sœurs de la captivité sur leurs trônes, grâce à la fortune du maître du monde, du grand roi.

Guschtasp le bénit, disant:

Que la raison soit toujours ta compagne!

Que Dieu te protège en route, que le trône soit à toujours ta place au retour!

Guschtasp appela des troupes de tous les cotés, de partout où se trouvait un Mobed ou un seigneur; il choisit parmi elles douze mille hommes, tous des cavaliers habiles à manier un cheval et de bon renom.

Il leur distribua des trésors et de l’argent, et n’en laissa aucun mécontent de ses présents; il donna à Isfendiar un trône et une couronne incrustée de pierreries dignes d’un roi.

On entendit des voix demandant dans la cour du roi qu’on amenât pour les princes des chevaux tenant haut la tête;

On porta dans la plaine les tentes et le drapeau à figure d’aigle royal; l’armée s’ébranla, et la poussière obscurcit le soleil brillant.

Isfendiar quitta le palais et se rendit dans la plaine, où il trouva une armée prête au combat.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021