Bahram Gour

Lettre de Bahram à son frère Nersi

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Lorsque les affaires du Touran furent arrangées et le cœur de Bahram délivré de ses inquiétudes, il écrivit une lettre à Nersi sur sa lutte avec les Turcs et les hauts faits de son armée.

La lettre commença ainsi : Les grands bénissent par mon humble bouche a le Créateur du monde, maître de la victoire et de la puissance, maître de Saturne, de Mars et de la lune ; ce qui est petit et ce qui est grand est soumis à sa loi et l’avenir est dans sa main.

J’envoie une lettre de la frontière de la Chine à mon frère dans le pays de l’Iran et cette lettre, écrite sur du satin, s’adresse aussi aux grands de l’Iran.

Quiconque n’a pas vu notre lutte avec le Khakan doit l’entendre raconter par mes compagnons, avides de guerre.

L’armée du Khakan était telle qu’on aurait dit que la poussière qu’elle soulevait couvrait la face du ciel de poix ; mais tout le pays devint comme une mer de sang et le trône du roi injuste fut renversé.

Lui-même fut fait prisonnier dans la bataille, car le ciel qui tourne était las de lui ; je l’amène maintenant sur un dromadaire, le cœur blessé et les yeux remplis de larmes de sang.

Le cou des plus fiers s’est courbé, leurs paroles

Sont devenues douces et leurs cœurs sont gonflés de sang chaud.

Ceux qui avaient été nos ennemis ont promis de payer tribut et ceux qui étaient égarés ont repris le vrai chemin.

J’arriverai bientôt après cette lettre avec mon armée, selon le vœu de ceux qui me veulent du bien. »

Des dromadaires aux pieds de vent et qui jetaient de l’écume partirent, comme un vent d’orage, pour. porter la lettre.

Lorsque la lettre parvint à Nersi, le cœur du prince s’épanouit de bonheur.

Le Grand Mobed parut devant lui accompagné de tous les héros de la famille du roi ; il s’éleva dans l’Iran un tumulte de joie et tous prêtèrent l’oreille aux bruits qui arrivaient ; mais le cœur des grands tremblait de honte devant le roi, àcause de la faut qu’ils avaient commise.

Ils vinrent porter leurs excuses devant le Mobed ; ils cherchaient tous la vraie voie et étaient revenus à la raison, disant :

Les pensées perverses et les ordres de Dieu détournent les âmes de la voie du Maître du monde. fr l’aime une armée telle qu’on aurait cru que Dieu lui ouvrirait les portes du ciel est une merveille qui dépasse toute idée et les hommes de savoir et d’intelligence en sont déconcertés.

Quand tu diras dans ta réponse ce qui s’est fait de bien et de mal, il faut aussi écrire au roi glorieux nos exrrcuses.

Espérons qu’il pardonnera aux grands leur faute, ’si grande qu’elle soit ! »

Nersi promit de

BAI-. ) !

Faire en sorte que le roi abandonnerait toute idée de vengeance.

Il écrivit sur-le-champ sa réponse, dans laquelle il fit connaître le bien et le mal, disant :

Les Iraniens, dans leur douleur et leurs dangers, pour sauver leur pays, leurs enfants et leurs trésors, ont demandé la protection du Khakan de la Chine, ayant désespéré du roi glorieux.

Ce n’était ni par inimitié, ni parce qu’ils étaient fatigués, ni par haine, ni parce qu’ils préféraient un autre au roi.

Si maintenant le roi victorieux veut leur pardonner, il convertira en jour leur nuit sombre ; ils m’ont chargé, comme leur ami, de les excuser et d’intervenir pour eux. »

Un Mobed, du nom de Burzmihr, était prêt à entreprendre ce voyage ; il se rendit auprès du roi du monde et lui dit tout ce qui était resté secret.

Le roi fut content de ses paroles et c’est ainsi que ce feu ardent cessa de donner de la fumée.

Les nobles de Tcheghan, de Khatlan, de Balkh et de Bokhara et les Mobeds de Ghardjehs arrivèrent en silence et tenant en main le Barsom ; ils firent leurs prières devant les serviteurs du feu, et, à partir de là, tous ceux qui en avaient les moyens vinrent chaque année à la cour avec leur tribut et leurs redevances.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021