Bahram Gour

Bahram tue un dragon

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Or il y avait un dragon qui vivait dans l’eau et ; sur terre ; tantôt il était dans le fleuve, tantôt au soleil ; il enveloppait avec sa queue un éléphant de guerre et soulevait en vagues les flots de l’Indus.

Schenguil dit à ses amis, à ses confidents à l’esprit délié :

Tantôt je suis content de cet envoyé au cœur de lion, tantôt il me remplit d’inquiétude ; s’il restait ici, il serait un soutien pour moi et j’en ferais, dans le Kanoudj, le chef de mon armée ; mais s’il s’en retourne dans l’Iran, Bahram convertira en désert le Kanoudj.

Avec un serviteur comme lui et un maître comme Bahram, tout ce qu’il y a de beau dans ce pays périra.

J’ai réfléchi toute la nuit sur son affaire et voici le nouveau moyen que j’essayerai.

Je l’enverrai combattre le dragon ; sans doute il ne s’en tirera pas sain et sauf et pourtant on ne pourra me blâmer de ce qu’il aura fait, s’il lui plaît de combattre le dragonna Il parla ainsi et fit appeler Bahram, à qui il raconta beaucoup d’histoires de bravoure, puis il lui dit :

Dieu, qui a créé la justice, t’a amené du pays d’Iran pour délivrer du mal l’Hiudoustan, comme il convient à un homme illustre.

Une afiaire t’at. tend, pleine de peines et de fatigues. elle finira par des trésors.

Quand tu l’auras terminée, tu ne seras plus retenu ici et tu pourras t’en retourner avec mon agrément. »

Le roi répondit :

Il n’est pas possible de me soustraire à tes volontés et il fau-drait que le ciel tournât de travers pour que je désobéisse à tes ordres. »

Schenguil dit :

Nous avons le malheur d’avoir dans notre pays un dra-’ gon, qui traverse l’eau et la terre ferme et fait sa proie du crocodile, qui frappe de la queue.

Si tu pouvais trouver un moyen d’en délivrer le pays de l’Inde, tu rapporterais dans l’Iran le tribut de l’Hindeustan et tout ce pays y consentirait volontiers.

Avec ce tribut, tu recevrais beaucoup de présents de produits indiens, du bois d’aloès, des épées et des richesses de toute espèce. »

Bahram répondit :

Ô roi, maître et gouverneur de l’IndeI je jure par Dieu, le Seigneur, le saint, que j’effacerai de la poussière les traces des pieds du dragon : mais je ne sais pas ou est son repaire, il faudra m’en montrer le chemin exact. »

Schenguil envoya avec lui un homme alerte pour lui montrer ce dragon et Bahram partit avec trente Il.

Illustres cavaliers, des grands de l’Iran, prêts à frapper de l’épée.

Il courut ainsi jusqu’à ce qu’il fût arrivé au fleuve, dans les profondeurs duquel il aperçut le dragon ; il vit son corps, ses mouvements, sa colère et le feu qui brillait dans ses yeux.

Les grands de l’Iran tirent des exclamations, la vue de’ ce dragon les émut vivement et ils dirent à Bahram :

Ô roi !

Ne crois pas que ce dragon soit comme le loup de l’autre jour ; ne jette pas au vent le pays d’Iran par cette mauvaise aventure et ne réjouis pas tes ennemis dans ce pays. »

Le vaillant Bahram dit aux Iraniens :

Il faut confier sa vie au Distributeur de la justice ; si mon temps doit venir par ce dragon, je ne puis ni le prolongerai l’abréger par ma bravoure. »

Il banda son arc et choisit des flèches dont la pointe était enduite de poison dissous dans du lait ; il fit pleuvoir des traits sur le dragon, l’attaquant à droite et à gauche, comme on fait en combattant un cavalier ; il lui perça la bouche avec les pointes d’acier et tout le couchant fut illuminé par le poison que vomissait le dragon ; ensuite Bahram le frappa à la tête d’une flèche à quadruple bois et le sang et le poison s’échappèrent de sa poitrine.

Ce coup fit fléchir le corps du dragon, qui inonda la terre de sang et de poison et Bahram tira rapidement son épée damasquinée et perça de toute sa force le cœur du dragon, puis il lui coupa le cou avec l’épée et la hache d’armes et jeta dans la poussière le corps inanimé.

Il fit traîner sur un chariot la tête devant Schenguil et lorsque le roi vit cette tête du dragon, on invoqua dans tout l’Hindoustan les bénédictions de Dieu sur le pays d’Iran. qui avait produitlun cavalier pareil, qui combattait les dragons et qui, par sa force et sa stature, ses membres et sa poitrine, n’avait d’égal dans le monde que son roi.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021