Bahram Gour

Bahram écrit des instructions pour ses employés

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Le troisième jour on prépara une fête pour les nobles et l’on plaça un scribe devant le roi, qui, tout iifif en s’apprêtent à boire du vin, fit écrire, dans son bonheur et sa clémence, une lettre qu’il commença par les louanges de ceux qui purifient leur esprit a par leur savoir, qui ornent leur cœur par l’intelligence et acquièrent vaillamment leur fortune avec rr le travail de leur corps, qui reconnaissent que tout bien vient de Dieu, qui recherchent l’intelligence et la cultivent à l’aide d’hommes savants, qui écar- ’-tent de leur âme la vengeance et l’inimitié et prennent en toute chose la raison pour conseiller et qui, sachant que la justice donne le bonheur, ne frappent jamais à la porte de la malveillance.

Si quelqu’un a à se plaindre de mes employés, de mes et tiers et vaillants cavaliers, cerne-ci n’ont à s’attendre qu’à la prison et au gibet, ou à être mis à mort et jetés avec mépris dans la poussière.

Ell’orcez-vous de diminuer les peines des hommes, de soulager le cœur des affligés et de les réndre heureux, car le monde n’est resté et ne restera à personne ; cherchez donc à ne pas faire de mal et à être Je suis un exemple de ce que je dis et mon sort justes. »

J est un motif pour agir avec droiture.

Moi et les hommes illustres de cette assemblée avons été attaq’ués par une si grande armée !

Je suis parti avec si peu de monde !

Et maintenant mes ennemis sont devenus mes amis ; un prince glorieux comme le "Khakan de la Chine, maître. du monde, posses-

BAHRAM COUR, seur de la couronne, du trône et du sceau, est prisonnier entre mes mains et le trône des Turcs est abaissé.

Dieu, le tout saint, m’a donné la victoire et la tête de mes ennemis gît dans la poussière.

Puissé-je n’être jamais que le serviteur de Dieu !

Puissé-je n’avoir jamais souci que de la justice !

Pendant sept ans je ne demanderai aucun impôt à personne dans le monde, qu’il soit mon sujet ou mon égal. l’adresse cette lettre en pehlewi à chaque administrateur et à chaque homme puissant, pour qu’ils traitent mes sujets selon les coutumes et la justice et qu’ils ne pensent pas même à faire du mal.

S’il y a des pauvres dans votre ville, des hommes qui n’ont pas leur part dans les jours de joie, envoyez-moi leurs noms et nous satisferons leurs désirs ; ensuite les hommes de bonne famille qui ont à regretter une fortune perdue, mettez-les r-au-dessus du besoin à l’aide de mes trésors et relevez les têtes des hommes intelligents.

Ceux qui sont partout traités sans respect et avec mépris parce qu’ils sont endettés et que leur main est vide, payez leurs dettes avec mes trésors et écrivez leurs noms sur vos listes.

Priez Dieu qu’il ne laisse pas dévier mon cœur de la voie de la religion.

Appliquez-vous joyeuserr ment à exécuter ce pacte, traitez avec douceur vos subordonnés, ne méprisez pas les esclaves, car ils

A sont aussi serviteurs de Dieu.

Quiconque a de la fortune et un esprit sérieux doit envoyer ses enfants chez des maîtres savants, fortifier leur esprit par le savoir et couronner leur intelligence par la foi.

Ne touchez pas au bien d’autrui, ne faites aucun ce mal et servez Dieu.

Donnez-vous de la peine, suivez mes instructions et arrachez jusqu’aux demières traces et jusqu’à la racine toute liaison avec les méchants.

Réfugiez-vous en Dieu et attachez-vous à lui ; donnez votre vie en gage pour votre amour : pour lui.

Ne cherchez pas à opprimer vos prochains, surtout les grands et les nobles.

Quand un homme de rien est devenu riche et qu’il s’est élevé au-dessus de sa basse condition, ne le prenez pas pour un grand, car toute cette grandeur rentrera bientôt dans son néant.

Ne retenez rien de ce qui est destiné à un pauvre, vous qui êtes au-dessus du besoin.

Attachez-vous aux hommes purs et faites le bien ; ne brisez pas le cœur et le dos de ceux qui demandent quelque chose.

Tout acte qu’on ne peut pas approuver est bientôt suivi du châtiment.

Que les grâces du Maître du monde soient sur l’âme de a celui qui fait de la compassion la chaîne et la trame de sa vie ! »

Lorsque la lettre fut écrite sur de la soie brillante, le scribe trempa dans le musc son roseau et mit en haut le nom du roi du monde, qui est le cœur de la justice, qui connaît le bien’et le mal, le maître de la libéralité, de la majesté et du pouvoir, le roi des rois, le généreux Bahram Gour.

Des messagers à pied, à cheval et à dromadaire partirent sur toutes les routes, accompagnés de guides et portant la lettre aux gardiens des frontières, aux hommes puissants, intelligents et savants et aux vaillants chefs.

Quand la lettre fut arrivée dans toutes les provinces, à chaque homme illustre et à chaque prince, chacun dit :

Grâce à Dieu, voici un roi qui connaît Dieu. »

Les hommes, les femmes et les enfants se rendirent dans les plaines, dans tous les pays ils sortirent de leurs maisons et tous offrirent les bénédictions de leurs âmes au roi du monde plein de justice.

Ensuite ils préparèrent un festin et firent venir du vin, des musiciens et des chanteurs ; ils se divertirent pendant la moitié du jour et travaillèrent pendant l’autre moitié. À l’aube du premier jour du printemps, le roi fit proclamer devant la porte de son palais : Que tous ceux qui possèdent quelque chose jouissent et donnent et qu’ils me remercient de leur bonheur ; que ceux qui sont dans le besoin se présentent au trésor et reçoivent cinq dirhems royaux ayant le poids légal et trois man de vin brillant, vieux, couleur de fleur de grenadier ou d’or jaune. »

Le peuple entier se mil en fête ; les villes et les rues retentirent des voix de buveurs et à la fin on demandait deux dinars pour une couronne de fleurs de saule ’

5 rouge et l’on achetait sansse plaindre une branche de narcisse pour un dirhem.

La joie rajeunissait le cœur des vieillards et l’eau des sources se convertissait en lait.

Le roi rendit grâces à Dieu lorsqu’il vit le monde entier si heureux.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021