Ardeschir fils de Schirouï

Lorsque le roi Ardeschir prit possession du trône, ses sujets grands et petits et plusieurs hommes illustres chargés d’années accoururent de l’Iran pour entendre ses discours.

Le jeune Ardeschir, prenant la parole, s’exprima ainsi :

Guerriers expérimentés, quiconque s’assied sur le trône royal doit être sincère dans son langage et fidèle adorateur de Dieu.

Je marcherai sur les traces des anciens rois et j’obéirai à la religion glorieuse.

Puisse Dieu, le distributeur des biens, être toujours présent à ma pensée ; puisse la justice diriger mes actions.

Je traiterai avec honneur les hommes de mérite et les bons serviteurs auront part à mes bienfaits.

Je ferai revivre la coutume de Nouschirwan et remplirai de joie l’âme des nobles ; je ne laisserai pas de répit aux méchants et ne me séparerai jamais des Mobeds.

Par mes soins, la sécurité s’étendra sur le monde et les œuvres d’Ahriman rentreront dans les ténèbres.

J’élèverai mes sujets selon leur mérite et toutes leurs actions trouveront leur récompense ; mon or réjouira les cœurs et personne n’osera former de mauvais desseins.

Quiconque placera en moi son espérance n’aura qu’à parler pour être exaucé aussitôt.

Mais si, dans l’armée, quelqu’un se révolte contre mon autorité et méconnaît la foi jurée, il ne pourra échapper à la mort : c’est le seul châtiment digne de moi.

Je confie l’armée à Pirouz Khosrou, car il aime la justice et le roi ; avec un Pehlewan tel que lui dans l’Iran, vos cœurs resteront paisibles et joyeux.

Ces paroles tranquillisèrent le peuple et chacun fut heureux de ces intentions bienveillantes.