Ardeschir Babekan

Kharrad prononce les louanges d'Ardeschir

Cette page peut présenter des erreurs qui seront bientôt corrigées. Merci pour votre compréhension.
...

Lorsque le roi Ardeschir se fut rassis, un homme vieux s’avança au pied de son trône ; le nom du vieillard était Kharrad, son esprit et sa langue étaient pleins de droiture.

Il lui répondit :

Ô roi, puisses-tu vivre autant que durera le temps, puisses-tu vivre heureux et sous une étoile victorieuse !

Le pays, le trône et la couronne se réjouissent de ton règne et tu es si puissant que les oiseaux et les bêtes fauves se placent en rangées devant ton trône.

Tu es le maître du monde d’une limite à l’autre, tu lèves la tête au-dessus de tous les grands qui portent des couronnes.

Qui saurait décrire ta justice ?

Car la justice et la puissance sont lesbases de ton trône.

Redoublons tous nos adorations, bénissons tous le maître du monde, de ce que nous vivons en même temps que toi, toi dont nous désirons le bonheur en toute chose, dont nous sommes avides de voir le visage, dont les bonnes paroles et la tendresse nous réjouissent.

Puisses-tu vivre en sécurité, car tu nous donnes la sécurité et à Dieu ne plaise que nous manquions à la loyauté envers toi !

Tu as fermé la route à nos ennemis, aux hommes de l’Inde et de la Chine, qui ne sont pas nos égaux ; les dévastations, les combats et les agitations ont cessé et personne n’entend le bruit des timbales de l’ennemi.

Puisse ton esprit rester éternellement serein et le poids des affaires être porté par les Mobeds !

Aucun roi ne t’égale en prudence et la pensée humaine ne peut dépasser ta sagesse.

Par toi la justice. »

Jeté dans l’Iran des fondements tels que nos enfants en seront encore heureux ; ta parole a acquis une influence telle que les vieillards se ra--] jeunisseut en écoutantta sagesse.

Tous ceux dans cette assemblée qui sont de naissance illustre sont heureux par toi, par ta justice ; les intelligences se sont développées par l’effet de les paroles ; par ta présence le monde est devenu. brillant.

Tu es la robe d’honneur dont Dieu a revêtu la fortune, le diadème, les armes et le trône ; reste ainsi heureux, bienveillant et juste et les hommes se souviendront de toi comme ils ne se sont jamais souvenus d’un roi.

Le monde est en sécurité par l’effet de ta grandeur et de ta majesté ; heureux qui s’abrite sous l’ombre de tes ailes !

Puisse le trône être toujours ton siège et la terre rester soumise à tes ordres et à tes volontés ! »

Hélas !

Toi qui recherches le fond des choses, arrache ton cœur à cette vieille demeure, car elle a vu beaucoup d’hommes comme moi et toi et elle ne reste à personne ; que tu sois roi ou serviteur, tu passeras et elle durera ; que tu sois homme de peine ou maître de la couronne et du trône, tu dois partir quand elle l’ordonne ; si tu étais de fer, la voûte du ciel t’userait ; et quand tu seras vieux, elle ne L’épargnera pas.

Quand le cyprès qui a charmé les cœurs se courbe, quand les yeux noirs se mettent à pleurer, quand le visage rose devient couleur de safran, quand la tête de l’homme heureux s’alourdit, quand l’esprit s’endort et que tout ce qui était debout se couche, alors ne reste pas, toi seul, puisque tes

Compagnons de route sont partis.

Que tu sois roi, que tu sois sujet, tu n’auras d’autre demeure que la terre sombre.

Où sont les puissants maîtres de la couronne et du trône, où sont ces cavaliers à la fortune victorieuse, où sont ces chefs intelligents, où sont ces vaillants héros qui portaient haut la tête ?

Tous ont pour couche la poussière et la brique ; heu-, reux celui qui ne laisse qu’un nom honorable !

Le roi Ardeschir en est un grand exemple et quand tu entends mon récit, retiens-le.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021