Khosrou Parviz

Les grands donnent un conseil à Khosrou

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Lorsque la nouvelle se répandit parmi les grands et dans le peuple que Schirin était dans le palais de Khosrou et que cette ancienne affaire s’était renouée, toute la ville en fut affligée, tous étaient pleins de soupçons, de chagrins et de malédictions.

Pendant trois jours personne ne se présenta chez Khosrou ; le quatrième, lorsque l’astre qui illumine le monde commença à briller, le roi envoya pour appeler les grands et les fit asseoir à la place qui appartient aux hommes de haut rang.

Il leur dit :

Voilà quelques jours que je ne vous ai pas vus et j’en ai été attristé, j’ai été peiné, parce que je crains de vous avoir fait de la peine et je suis de-’ venu inquiet de vos intentions. »

Il parla ainsi, mais personne ne répondit ; ils fermèrent tous la bouche et voilà tout et ceux qui avaient du ressentiment et étaient en colère contre lui regardèrent le Grand Mobed, tous et chacun.

Le Mobed, voyant cela, se leva et dit à Khosrou :

Ô homme noble et plein de droiture !

Tu es devenu roi dans les jours de ta jeunesse, tu as éprouvé de la part du sort bien du bonheur et du malheur, 2&5 tu as entendu parler du bien et du mal que les grands et les puissants ont fait dans le monde ; mais maintenant la race des rois est souillée et sa grandeur va l’abandonner ; sache que, quand il y a un père pur, mais une mère sans vertu, il ne peut pas en venir un fils pur.

Personne ne cherche de la droiture dans un pervers, car le pervers écarte sa marche de ce qui est droit.

Nos cœurs sont affligés par l’œuvre du Div atroce qui est devenu le compagnon du Grand ’roi.

N’y a-t-il donc pas une autre femme dans l’Iran qui aurait pu plaire au roi ?

Si Schirin n’était pas dans l’appartement de ses femmes, le roi serait le bienvenu partout.

Jamais tes ancêtres, ces hommes sages et droits, n’ont eu à raconter une aventure pareille. »

Le Mobed s’étendit longuement sur tout cela, mais le roi des rois ne donna aucune réponse, alors le Mobed dit :

Demain, au grand matin, nous reviendrons tous à cette cour, espérant recevoir une réponse, car nous avons beaucoup parlé aujourd’hui. »

Le lendemain, ils se levèrent à l’aube du jour et s’apprétèrent à faire leur cour au roi.

L’un dit :

Le Mobed ne sait pas parler. »

Un autre dit :

Il a parlé conformément à la raison. »

Un troisième dit :

Aujourd’hui le roi doit répondre.

Il faut bien qu’il dise des choses qui portent bonheur. »

Tous les Mobeds se mirent en route et entrèrent solennellement chez le roi ; les grands ayant choisi

Leurs places pour s’asseoir, un homme entra, une grande tasse en main.

Il passa devant tous ces grands avec cette tasse brunie et brillante comme le soleil, qui était remplie de sang chaud.

Arrivé près du roi, il posa doucement la tasse et tout le monde en détourna les yeux, toute la cour fut pleine de rumeur.

Khosrou jeta les yeux sur les personnages présents et toute l’assemblée fut troublée de peur du roi.

Ensuite, il dit aux Iraniens :

Qu’est.- ce que ce sang et pourquoi l’a-t-on placé devant moi ? »

Le Mobed lui dit :

C’est un sang impur et quiconque le voit en éprouve du dégoût. »

Après ces paroles du Mobed, on enleva la tasse, la faisant passer de main en main ; on jeta le sang que contenait cette belle tasse d’or et on la lava avec de l’eau et de la terre.

Quand ce vase, qui avait été si dégoûtant, fut purifié et rendu brillant, celui qui l’avait lavé le remplit de vin et y mêla du musc et de l’eau de rose et le vase était sans tache et resplendit comme le soleil. , Khosrou dit au Mobed :

"est pourtant la même tasse, ou a-t-elle changé de nature ? »

Le Mobed répondit :

Puisses-tu vivre éternellement !

Ce qui est bon s’est dégagé de cette horreur !

Par un mot, tu as changé l’enfer en paradis et ce qui est beau est sorti de la vilenie. »

Khosrou dit alors :

Schirin était pour la ville ce qu’était cette tasse dégoûtante et pleine de poison ; maintenant elle est devenue, dans l’appartement de mes femmes, une coupe de vin ; c’est ainsi que mon parfum l’a rendue parfumée.

C’est par moi que Schirin a acquis d’abord un mauvais renom, mais elle n’a jamais demandé les faveurs des riches. »

Tous les grands rendirent hommage au roi, disant :

Que la terre ne soit jamais privée de ta couronne et de ton trône !

Celui que tu rends bon répandra en profusion ce qui est bon et grand dans le monde est celui que tu grandis ; car tu es roi et Mobed et noble, tu es l’ombre de Dieu sur la terre. »

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021