Keï Kaous

Fiançailles de Ferenguis et de Siawusch

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Lorsque la voûte du ciel qui tourne amena le soleil qu’elle tenait devant elle comme un bouclier d’or, le Sipehdar Piran se ceignit et monta sur un cheval rapide, il alla au palais de Siawusch et se répandit en bénédictions sur sa gloire ; il lui dit :

Fais tes préparatifs pour recevoir aujourd’hui la fille du roi et si tu le permets, je m’apprêterai à l’accompagner pour lui rendre les honneurs du : à son rang. »

Siawusch eut le cœur rempli de confusion et sa joue rougit devant Piran, dont il était le gendre et qui le portait dans son sein comme s’il eût été son âme et son cœur ; il lui répondit :

Va et prépare tout selon les désirs ; tu sais que je n’ai pas de secret pour toi. »

Piran, sur ces paroles, s’en retourna à son palais, le cœur et ’âme tout occupés de cette affaire.

Le Pehlewan donna la clef d’une chambre qui était remplie de pièces ’étofl’es, à Galschehr sa femme, une femme célébrée partout et douée d’un esprit brillant.

Ils choisirent ce qu’il y avait de plus beau dans leur trésor, mille pièces d’étoffe d’or tissées à la Chine, des plats incrustés d’émeraudes et des coupes de turquoises remplies d’aloès par et de bourses de musc, deux diadèmes ornés de pierreries dignes d’un roi, deux bracelets et une chaîne d’or émaillé, soixante charges de chameau de tapis et trois habillements complets de drap d’or, dont toutes les figures étaient en or et en rouge et brodées de pierreries de toute espèce ; trente charges de chameau de vaisselle d’or et d’argent et dix coupes du pays de Fars,

Un trône d’or et quatre sièges, trois paires de souliers d’or brodés d’émeraudes ; ils y joignirent deux cents esclaves tenant des coupes d’or, tu aurais dit que le palais ne pouvait les contenir, trois cents esclaves avec des diadèmes d’or et près de œnt princes de la famille de Piran.

Gulschehr et ses sœurs prirent dix plats remplis de musc et cent plats remplis de safran et partirent dans des litières d’or couvertes de housses de brocart, accompagnées des porteurs des présents qui se suivaient par troupes.

Gulschehr emporta aussi dix milles pièces d’or pour les jeter au peuple.

On porta tout chez Ferenguis et toutes les langues prononcèrent des bénédictions.

Gulschehr baisa la terre et dit :

L’étoile du matin est devenue la compagne du soleil. »

Ensuite Piran et Afrasiab, par égard pour Siawusch, se hâtèrent de lui fiancer la princesse selon leurs coutumes et selon les rites de leur religion.

Ils servirent de témoins aux fiançailles et ayant dressé le contrat et conclu le mariage, Piran envoya à Gulschehr un messager qui volait comme la poussière et lui ordonna de se rendre auprès de Ferenguis et de la conduire à Siawusch.

Gulschehr remplit cet ordre avec joie en disant à Ferenguis qu’elle devait cette nuit se rendre auprès du jeune roi, pour que la lune devînt l’ornement de son palais.

On para sur-le-champ Ferenguis, on forma de ses cheveux de musc des tresses qui tom-’ baient sur ses joues de rose ; ensuite elle parut semblable à la nouvelle lune devant le jeune roi digne de la couronne.

Ils restèrent ensemble jouissant de leur bonheur et leur amour s’accrut de moment en moment.

Pendant sept jours ni les oiseaux ni les poissons ne dormirent, aucun homme ne se livra au sommeil et les réjouissances et les sons de la musique convertirent la terre en jardin d’une extrémité à l’autre.

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021