Iskender

Lettre d'Iskender à Four l'indien

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Iskender lit partir son armée de Milad, rapidement comme le rent et se rendit à Kanondj, ayant ne laissé son trésor dans le pays de Kei’d.

Lorsqu’il eut amené l’armée auprès de Four, il écrivit une lettre respirant les combats et la lutte ; une lettre de la part d’Iskender, roi des rois, Pheïlekous, qui allume l’incendie ou apporte la prospérité et les tendresses, àFour l’Indien, le roi de l’Inde, dont l’étoile est, puissante, le maître de l’armée du Sind.

Il commença par invoquer Dieu, qui a toujours existé et existera toujours.

L’empire, le trône et la couronne restent à celui à qui Dieu accorde une fortune victorieuse ; mais celui qu’il veut déprimer reste confus et le soleil sublime ne luit pas sur lui.

Sans doute tu as entendu combien Dieu le tout saint m’a accordé sur cette terre sombre, de victoires, de fortune et de majesté, tu sais qu’il m’a donné le diadème et ’le trône du roi des rois.

Bien de cela ne durera ; mon jour passera et un autre viendra jouir de toutes ces grandeurs ; mais il faut que je laisse de la gloire et non pas de la honte dans ce centre de l’orbite de la lune et dans le cercle étroit de la terre.

Quand on t’apportera cette lettre, remplis ton âme ténébreuse du sentiment du devoir ; descends du trône du pourvoir et monte à cheval ; ne délibère pas avec tes Mobeds et tes conseillers ; demande-moi de la protection et ne cherche pas des moyens d’échapper à tenson, car quiconque s’adonne à la ruse ne mène pasà bonne fin ses affaires.

Si tu t’écartes un seul instant de mes ordres, si tu te détermines pour Il

L’indépendance et la lutte, j’amènerai, rapidement comme la flamme, une grande armée de braves et de héros choisis et quand je combattrai à la tête des cavaliers, tu te repentiras d’avoir tardé à te soumettre. »

Lorsque ce faisceau de paroles fut ainsi lié et que le scribe eut terminé la lettre, on y plaça le sceau d’Iskender et l’on choisit un messager rapide et prudent.

L’envoyé arriva à la cour de Four et parla tantôt de combats, tantôt de fêtes et de banquets.

On rassembla devant lui les hommes expérimentés, on le plaça tout près du trône.

Le farouche Four lut la lettre et éclata en colère contre le roi illustre ; il écrivit à l’instant une âpre réponse et planta un arbre dans le jardin de la vengeance, en commençant ainsi :

Nous devons respecter et craindre Dieu le très-saint ; et nous ne devons pas prononcer de paroles aussi folles, car celui qui se vante se trouvera sans ressources.

Tu m’appelles auprès de toi, tu n’as pas de pudeur ; ta raison n’est-elle pas honteuse de ton orgueil ?

Encore si c’était Pheïlekous qui eût écrit à Four ; mais que ce soit toi qui provoques la lutte et commences ces troubles !

Tu as pu vaincre Dara, parce que le ciel qui tourne en était læ et parce qu’une race que la fortune abandonne ne suit plus les conseils des sages.

Ensuite la lutte avec Keïd n’a été qu’un jeu et tu crois maintenant que les rois sont ta proie.

Jamais les Keïanides des temps an-’ tiques ne nous ont adressé de telles lettres et de telles paroles.

Je m’appelle Four et suis de la famille de Four, qui n’a jamais fait attention aux Knîsars.

Lorsque Dara a demandé mon secours, je lrvoyais que son esprit et sa fortune étaient ébranlés ; I"néanmoins je lui si envoyé des éléphants de guerre et l’ai encouragé de mes paroles.

Mais lorsqu’il eut péri par la main de cet esclave, que la fortune des Iraniens eut baissé et que Dara eut disparu de ce monde, ce qui devait te sauver est devenu pour toi un poison dévorant ; car, s’il lui est arrivé malheur par un mauvais Destour, pourquoi cela a-t-il fait disparaître de ta tête tout sens ?

Ne sois pas si ardent pour cette guerre ; car avec moi cela ne se passera pas ainsi.

Tu vas voir mes éléphants de guerre et mes troupes, dont le nombre empêchera le vent de passer sur les plaines.

Tu ne penses qu’à ton agrandissement, ta nature est semblable à celle d’Ah-"iman.

Ne répands pas dans le monde la semence de l’avidité ; crains les revers et les malheurs du sort.

Par cette lettre nous avons voulu faire notre devoir, nous avons voulu tourner ton cœur vers le bien. »

Dernière mise à jour : 7 sept. 2021